Pollution de l’air au Népal : Guide de survie pour le trekking et l’alpinisme
Imaginez : le rêve himalayen, l’air pur des sommets, des vues spectaculaires. Mais à votre arrivée à Katmandou, un voile de pollution grisâtre vous saisit. C’est la dure réalité qui menace de plus en plus la saison de trekking et d’alpinisme au Népal, un défi majeur pour tous les passionnés de montagne.
Chaque année, le Népal fait face à une saison de pollution atmosphérique intense. Mais le phénomène s’intensifie et démarre plus tôt, soulevant une question cruciale pour les sportifs : comment performer quand l’air lui-même devient un adversaire ?
Comprendre la Crise de la Qualité de l’Air à Katmandou
Les Causes de la Pollution Atmosphérique Népalaise
L’intensification de la pollution de l’air au Népal est un cocktail toxique. Comme le souligne le Nepalitimes, la situation est aggravée par une combinaison de feux d’artifice, de brûlages agricoles et d’émissions industrielles.
La géographie joue aussi un rôle clé. La vallée de Katmandou, véritable cuvette naturelle, piège les polluants sous une couche d’air chaud en hiver (inversion thermique). Les vents dominants, transportant des particules fines depuis l’Inde et le Pakistan, aggravent une situation déjà critique pour la qualité de l’air.
Un Bilan Sanitaire Alarmant
Cette crise environnementale est une urgence de santé publique. Selon le rapport « State of Global Air 2025 », la pollution de l’air serait responsable de 41 300 décès au Népal en 2023. Elle est le premier facteur de risque de mortalité dans le pays.
Personne n’est épargné. Plus de 85 % de ces décès sont liés à des maladies non transmissibles (affections cardiaques, maladies pulmonaires chroniques). Le Kathmandu Post rapporte que 78 % des Népalais respirent un air dépassant largement les seuils recommandés par l’OMS.
Trekking et Alpinisme : Quel Impact de la Pollution sur les Performances ?
Les Risques Physiologiques pour les Athlètes
Pour les athlètes de sports outdoor, la pollution de l’air est un ennemi direct. L’inhalation de particules fines (PM2.5) a des conséquences graves sur l’organisme en altitude.
- Réduction de la capacité pulmonaire : L’inflammation des voies respiratoires réduit l’apport en oxygène, un effet décuplé en haute altitude où l’oxygène est déjà rare.
- Stress cardiovasculaire accru : Le cœur travaille davantage pour compenser le manque d’oxygène, accélérant l’épuisement et augmentant les risques durant un trek ou une ascension.
- Acclimatation à l’altitude compromise : La pollution perturbe la capacité du corps à s’adapter, rendant l’acclimatation plus difficile et augmentant le risque de Mal Aigu des Montagnes (MAM).
Concrètement, un trekkeur pourrait ressentir un essoufflement précoce, une baisse de performance et un temps de récupération allongé. Le plaisir de l’effort se transforme en une lutte pour respirer.
Plus qu’une Performance : une Expérience Gâchée
Au-delà du défi physique, c’est l’essence même de l’expérience de l’alpinisme au Népal qui est altérée. Les vues panoramiques sur l’Everest ou l’Annapurna sont souvent masquées par un brouillard de pollution. L’air, espéré pur, est lourd et vicié.
Cette désillusion a un impact psychologique, confrontant les sportifs à une crise environnementale en plein cœur d’une nature qu’ils venaient chercher. Le rêve se heurte à une réalité que GoodPlanet lie directement au changement climatique.
Conseils Pratiques : Comment se Protéger de la Pollution en Trek au Népal ?
Il est indispensable d’adapter sa pratique pour minimiser les risques liés à la pollution de l’air au Népal.
1. S’informer sur la Qualité de l’Air en Temps Réel
Consultez quotidiennement les indices de qualité de l’air (AQI) via des applications comme IQAir, notamment pour Katmandou et Pokhara. Un indice supérieur à 150 est un signal d’alarme.
2. Adapter son Itinéraire et son Planning
- Évitez les zones urbanisées lors des pics de pollution. Montez en altitude plus rapidement (en respectant l’acclimatation) pour échapper à la couche de pollution.
- Choisir la bonne saison : La saison de pollution s’étend de novembre à mars. Planifier son trek au Népal en dehors de cette période peut être une bonne stratégie.
- Limitez les efforts intenses lorsque l’AQI est mauvais. Optez pour des journées de marche plus courtes.
3. S’équiper pour se Protéger
Le port d’un masque de type N95 ou FFP2 est désormais conseillé, même sur les premières étapes des treks. Il filtre efficacement les particules fines et devrait faire partie de l’équipement de base pour les sports outdoor au Népal.
4. Écouter son Corps
Soyez attentif aux signaux : maux de tête, toux, essoufflement anormal. Ces symptômes peuvent être liés à la pollution et pas seulement à l’altitude. N’hésitez pas à prendre un jour de repos.
Quel Avenir pour le Tourisme d’Aventure au Népal ?
Des solutions existent : renforcement des réglementations sur les émissions, meilleur contrôle des brûlages agricoles et transition vers des énergies propres, comme le souligne la page Wikipédia sur l’environnement au Népal.
Pour la communauté des sports de montagne, cette crise rappelle la fragilité de nos terrains de jeu. L’avenir du trekking et de l’alpinisme au Népal dépend de la préservation d’un élément aussi vital qu’invisible : l’air que nous respirons.
Le plus grand défi du Népal aujourd’hui n’est plus seulement de gravir ses sommets, mais de permettre au monde de continuer à respirer leur beauté.



