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Alex Honnold : L’ascension de Taipei 101 en solo intégral et en direct sur Netflix

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Alex Honnold : L’ascension de Taipei 101 en solo intégral et en direct sur Netflix

Le monde de l’escalade retient son souffle. Alex Honnold, l’icône du solo intégral, a officiellement annoncé la date de son projet le plus audacieux : l’ascension sans corde ni sécurité du gratte-ciel Taipei 101. Le 23 janvier 2026, des millions de spectateurs pourront suivre en direct sur Netflix chaque mouvement de cette performance historique. Un événement qui repousse les limites du sport et du divertissement.

Skyscraper Live sur Netflix : Une ascension historique en direct

Notez bien cette date. Le 23 janvier 2026, le grimpeur américain Alex Honnold s’attaquera aux 508 mètres de la tour Taipei 101 à Taïwan. Plus qu’une simple ascension, l’événement, baptisé Skyscraper Live, sera une émission spéciale de deux heures diffusée en direct et en exclusivité mondiale sur Netflix. C’est une première historique : jamais une escalade en solo intégral de cette envergure n’avait été retransmise en live pour une audience planétaire.

Cette production d’envergure, menée par Plimsoll Productions, transforme la performance sportive en un spectacle médiatique sans précédent. Pour Alex Honnold, cependant, l’enjeu reste purement personnel et centré sur la maîtrise. Dans une interview pour Tudum, la plateforme de Netflix, il rappelle l’essentiel : « Ma vie est en jeu. Je me fiche de savoir qui regarde. Ce qui compte, c’est de faire les choses correctement ». Une philosophie qui a fait de lui une légende vivante de l’escalade.

Alex Honnold : L’expérience au service d’un défi hors norme

Depuis le succès du film oscarisé Free Solo, qui documentait son ascension mythique d’El Capitan, le nom d’Alex Honnold est devenu synonyme de courage et de dépassement de soi. Aujourd’hui âgé de 40 ans et père de famille, il aborde ce nouveau défi avec une perspective plus mature et méthodique.

« À 23 ans, on fonce sans trop réfléchir. À 40 ans, on se dit : je vais prendre un jour de plus, faire quelques préparatifs, être prudent », confie-t-il.

Cette approche réfléchie n’enlève rien à l’intensité de son objectif. Au contraire, il vise à transformer cette épreuve en un moment de plaisir. « J’ai réalisé des ascensions qui ont été de véritables épreuves de survie. Je ne souhaite absolument pas revivre ça ». Alors que Brandon Riegg, vice-président chez Netflix, promet un « spectacle à couper le souffle dont il sera impossible de détourner le regard », Honnold, lui, espère simplement « prendre du plaisir, sourire et s’amuser ».

Taipei 101 : Un gratte-ciel mythique aux défis uniques

Le choix de Taipei 101 est loin d’être anodin. Ce gratte-ciel, qui fut le plus haut du monde de 2004 à 2010, est un rêve de longue date pour le grimpeur. « J’ai vu ce bâtiment pour la première fois il y a plus de dix ans et j’espérais depuis avoir l’occasion de le grimper », explique-t-il. Un projet similaire avait été envisagé avec National Geographic avant d’être abandonné. Aujourd’hui, ce rêve devient réalité grâce à Netflix.

Une structure complexe pour l’escalade en solo

Avec ses 101 étages et son design inspiré d’une pagode, la tour représente un challenge technique bien différent du rocher. Sa structure se compose d’une base massive suivie de huit sections de huit étages, légèrement déversantes et séparées par de larges vires. Pour Honnold, habitué aux parois naturelles, c’est un territoire inconnu.

« Je n’ai jamais grimpé de gratte-ciel auparavant. Je sais que je serai un peu nerveux au départ, simplement parce que c’est totalement nouveau. J’ai passé trente ans à grimper du rocher ; là, ce sera ma première sur une structure fabriquée par l’homme », avoue-t-il.

L’avis d’Alain Robert, pionnier de l’escalade de gratte-ciel

Le Français Alain Robert, seul homme à avoir officiellement gravi la tour (en 2004, avec cordes), estime la difficulté de l’édifice entre 5,5 et 6 sur son échelle personnelle. « Il n’y a pas de crux. Le plus dur, c’est de répéter les mêmes mouvements encore et encore », analyse-t-il. Confiant, il ajoute : « Je suis sûr qu’il va réussir, et assez facilement ».

Au-delà du défi physique, le bâtiment résonne avec les valeurs d’Honnold. Taipei 101 est certifié LEED Platinum, la plus haute distinction en matière de durabilité, un symbole fort pour ce fervent défenseur de l’environnement.

Netflix et Honnold : Une alliance stratégique pour un événement mondial

Si la performance est au cœur du projet, les motivations derrière Skyscraper Live sont doubles.

La stratégie de Netflix : Conquérir le direct

Pour la plateforme de streaming, cet événement s’inscrit dans une stratégie claire : s’imposer sur le marché du direct. Après la boxe, le catch (WWE) ou le football américain (NFL), Netflix cherche à attirer une audience massive et les annonceurs. Le direct offre un avantage de taille : les coupures publicitaires ne peuvent pas être passées, un argument clé pour fidéliser les abonnés et générer de nouvelles sources de revenus.

L’opportunité pour Alex Honnold

Pour le grimpeur, ce partenariat est l’occasion de concrétiser un vieux rêve et de toucher un public bien plus large que celui des passionnés d’escalade. Le solo intégral possède une force narrative universelle : nul besoin d’être un expert pour comprendre l’enjeu lorsque la vie d’un homme est suspendue au bout de ses doigts.

« Netflix était prêt à prendre le risque d’un événement en direct comme celui-ci, ce qui est rare. […] Je ne peux pas obtenir l’autorisation de grimper un bâtiment sans que ce soit un événement officiel », explique Honnold.

Le solo intégral à l’ère du spectacle : Une discipline face à la médiatisation

Cette médiatisation extrême soulève des questions dans la communauté des grimpeurs. Le solo intégral, discipline ascétique et introspective, peut-il conserver son âme en devenant un produit de consommation de masse ? Certains puristes s’inquiètent, comme le résume cette opinion rapportée par Gripped Magazine : « Quand le free solo devient un événement diffusé en streaming, l’escalade est partie en vrille ». (Source)

Alex Honnold, lui, reste fidèle à sa ligne de conduite. La pression médiatique ne change rien à l’équation : au-dessus du vide, il sera seul face à la paroi. Son programme pour l’après-ascension est déjà tout tracé, loin des caméras : « Je prendrai l’ascenseur, je verrai ma femme, on mangera au buffet – c’est un très bon buffet – et ce sera la journée parfaite ».

Le 23 janvier 2026, le monde ne regardera pas seulement un homme escalader un bâtiment. Il assistera à un moment où la performance sportive la plus pure rencontre la puissance du divertissement mondial. Un spectacle vertigineux, dont l’issue sera, quoi qu’il arrive, historique.

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