Carlos Soria : à 86 ans, il bat le record du plus vieil alpiniste sur un 8000m

À 86 ans, l’alpiniste espagnol Carlos Soria vient de redéfinir la notion de limites en devenant la personne la plus âgée à atteindre le sommet d’une montagne de 8000 mètres. Un exploit réalisé sur le Manaslu qui prouve que la passion et la volonté sont des forces qui défient le temps.

Le 26 septembre 2025, Carlos Soria a écrit une nouvelle page de l’histoire de l’himalayisme. En se tenant au sommet du Manaslu, à 8 163 mètres d’altitude, il a pulvérisé le record de l’alpiniste le plus âgé à conquérir un « 8000 ». Cette ascension n’est pas seulement un record personnel ; c’est le couronnement d’une vie de dévouement à la montagne et une source d’inspiration universelle.

Manaslu : Un Record d’Alpinisme Historique à 8 163 mètres

Atteindre le sommet d’une montagne de plus de 8 000 mètres est un défi immense, même pour les athlètes d’élite. L’organisme est mis à rude épreuve par le manque d’oxygène, les températures extrêmes et un terrain impitoyable. Le faire à 86 ans relève de l’extraordinaire.

L’ascension du Manaslu : la consécration d’une vie

Le Manaslu, huitième plus haute montagne du monde, n’était pas un choix anodin pour Carlos Soria. C’est un sommet avec lequel il entretient une relation de près d’un demi-siècle. Cette fois, il a atteint son but. Bien qu’il ait utilisé un apport en oxygène, une pratique courante en très haute altitude, il a réalisé cette expédition sans aucun sponsor, mû par une passion pure, loin des considérations commerciales.

Cette réussite est le fruit d’une préparation méticuleuse et d’une détermination sans faille. Elle démontre une connaissance intime de son propre corps et des exigences de la haute montagne. Comme le confirment plusieurs sources, « Carlos Soria a atteint le sommet du Manaslu à 86 ans, devenant la personne la plus âgée à gravir un sommet de plus de 8 000 mètres ». (1, 5)

Carlos Soria, portrait d’un himalayiste hors norme

Qui est donc cet homme qui continue de défier les géants de la Terre à un âge où la plupart des gens aspirent au repos ? Carlos Soria n’est pas un nouveau venu dans le monde de l’alpinisme. Sa carrière s’étend sur des décennies, marquée par une persévérance qui force l’admiration.

Une volonté de fer face aux épreuves physiques

La performance de Carlos Soria est d’autant plus remarquable qu’elle a été accomplie malgré des obstacles physiques importants. En 2022, il a subi un lourd accident à plus de 7 000 mètres sur le Dhaulagiri. De plus, il vit avec une prothèse au genou, un handicap qui rend chaque pas en montagne plus complexe et douloureux. Ces défis n’ont fait que renforcer sa résolution.

La descente du Manaslu a été une nouvelle épreuve. Victime de douleurs insupportables à la jambe, l’alpiniste a dû faire un choix difficile mais sage. « Il a souffert de douleurs intenses à la jambe lors de la descente, ce qui a nécessité une évacuation en hélicoptère ». (1, 2) Cette décision, prise au camp 3 (6 800 m), visait à ne mettre en danger ni sa sécurité, ni celle de son équipe. Un exemple de la prudence et de l’expérience qui le caractérisent.

Le débat sur la « validité » de l’ascension

Ce repli en hélicoptère pourrait, pour les puristes de l’alpinisme, ouvrir un débat. Une ascension est traditionnellement considérée comme complète lorsque l’alpiniste redescend par ses propres moyens jusqu’au camp de base. Cependant, la décision de Soria a été unanimement saluée comme un acte de sagesse. Face à une douleur extrême, il a privilégié la sécurité. Cet événement ne diminue en rien l’exploit d’avoir atteint le sommet, mais il souligne la dure réalité de la montagne.

Objectif 14×8000 : Le Dhaulagiri en ligne de mire

Avec le Manaslu, Carlos Soria est plus proche que jamais de son rêve ultime : devenir le plus vieil alpiniste à gravir les 14 sommets de plus de 8 000 mètres de la planète. Une quête mythique que seuls quelques dizaines d’humains ont accomplie.

Aujourd’hui, un seul sommet manque à son palmarès. « Il lui reste le Dhaulagiri pour terminer les 14 sommets de plus de 8 000 mètres ». (1, 2) Le Dhaulagiri (8 167 m) est une montagne qui lui résiste. Il l’a tentée à douze reprises, sans jamais réussir à atteindre le sommet. C’est là que se jouera le dernier acte de son incroyable épopée.

Une Leçon de Vie et de Persévérance

L’histoire de Carlos Soria dépasse largement le cadre du sport. C’est un récit sur la force de l’esprit humain, la passion comme moteur de vie et la capacité à poursuivre ses rêves, peu importe son âge. Il nous enseigne que les limites sont souvent celles que nous nous imposons nous-mêmes.

Son exploit sur le Manaslu n’est pas une fin, mais une étape. Tous les regards sont désormais tournés vers le Dhaulagiri, ce dernier défi qui le sépare de la légende. Une chose est sûre : Carlos Soria n’a pas dit son dernier mot. Et le monde de la montagne retiendra son souffle lors de sa prochaine tentative.