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Affaire Tony Parker aux Gets : la station condamnée pour favoritisme

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Affaire Tony Parker aux Gets : la station condamnée pour favoritisme

Le verdict est tombé dans l’affaire qui opposait Tony Parker à la station de ski des Gets. Le tribunal correctionnel a reconnu la municipalité coupable de favoritisme, donnant ainsi raison à l’ancien basketteur dont l’offre pour la reprise des remontées mécaniques avait été écartée de manière jugée illégale.

Projet de reprise des remontées mécaniques : l’ambition de Tony Parker aux Gets

L’histoire débute lorsque Tony Parker, via sa société d’investissement Infinity Nine Mountain (INM), candidate à la reprise de la gestion des remontées mécaniques de la station des Gets, en Haute-Savoie. Fort d’une expérience réussie avec la station de Villard-de-Lans, l’ex-star de la NBA souhaitait étendre ses investissements dans l’économie de la montagne.

La commune des Gets avait lancé un appel d’offres pour renouveler la délégation de service public (DSP) de son domaine skiable. Deux candidats étaient en lice :

  • La Satges, opérateur historique du domaine, contrôlée à 72 % par la mairie.
  • Infinity Nine Mountain (INM), la société de Tony Parker, perçue comme un challenger ambitieux.

Rapidement, le dossier présenté par INM s’est révélé particulièrement solide, jugé « plus complet et plus généreux » que celui de son concurrent, promettant des investissements majeurs pour dynamiser la station.

Un appel d’offres annulé : la mairie des Gets face aux accusations de favoritisme

Alors que l’offre de Tony Parker semblait prendre l’avantage, la municipalité des Gets a subitement décidé d’annuler la procédure d’appel d’offres. Dans la foulée, une nouvelle structure a été mise en place, permettant à la commune de conserver un contrôle direct sur la gestion de son domaine skiable.

Cette décision a immédiatement éveillé les soupçons. Pourquoi mettre fin à une procédure alors qu’un dossier aussi prometteur était en compétition ? L’association de lutte contre la corruption, Anticor, a alors effectué un signalement, transformant ce dossier commercial en une véritable affaire judiciaire pour favoritisme.

La bataille judiciaire s’engage au tribunal

L’affaire a été portée devant le tribunal correctionnel de Bonneville. L’adjoint au maire, Simon Bergoend, et le directeur général des services, Kevin Fournier, étaient accusés de favoritisme et de prise illégale d’intérêts. L’ombre de l’ancien maire, Henri Anthonioz, décédé avant le procès, a également pesé sur les débats.

L’avocat de la société de Tony Parker, Me Leo Zimero, a dénoncé une manœuvre visant à écarter un concurrent sérieux pour préserver le système en place : « Sous des apparences de complexité, les élus étaient en recherche de confortation de leur pouvoir, de la satisfaction de leurs ego et de l’affirmation de leurs velléités électorales. »

Le procureur, Boris Duffau, a appuyé cette vision, dénonçant une « volonté coupable de détourner les règles » pour éviter la confrontation avec l’offre supérieure d’INM.

Condamnation pour favoritisme : une victoire judiciaire pour Tony Parker

Au terme du procès, le tribunal a rendu sa décision : Simon Bergoend et Kevin Fournier ont été reconnus coupables. Cette condamnation confirme que les règles de la mise en concurrence ont été bafouées pour écarter l’offre de Tony Parker.

Pour l’ancien champion de NBA, cette victoire judiciaire valide le préjudice subi. Sa société, Infinity Nine Mountain, qui demandait le remboursement des 137 000 euros de frais engagés pour préparer son dossier et une compensation pour la perte d’exploitation, a obtenu gain de cause sur le principe.

Comme le souligne le magazine Challenges, cette décision de justice constitue un avertissement clair pour les collectivités locales quant au respect des procédures d’appel d’offres.

Quelles leçons pour la gouvernance des stations de ski ?

Au-delà du duel médiatique, cette affaire soulève des questions cruciales sur la gouvernance des stations de ski en France. Elle expose la difficulté pour des investisseurs externes, même de la renommée de Tony Parker, à intégrer des marchés locaux souvent verrouillés.

Ce jugement rappelle l’importance de la transparence et de l’équité dans les procédures publiques pour garantir un développement compétitif et sain de l’économie de la montagne. Pour la station des Gets, cette condamnation pour favoritisme ternit son image. Pour Tony Parker, elle renforce son statut d’investisseur déterminé à défendre ses droits, remportant un match décisif sur le terrain judiciaire.

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