Home Performance SAS de Départ en Running : Le Guide Complet pour Éviter Chutes...

SAS de Départ en Running : Le Guide Complet pour Éviter Chutes et Stress en Course

0

SAS de Départ en Running : Le Guide Complet pour Éviter Chutes et Stress en Course

Le running est plus populaire que jamais, mais ce succès engendre une tension croissante sur les lignes de départ. Les SAS, conçus pour fluidifier les départs, se transforment souvent en zones de risques. Entre bousculades, chutes et stress, découvrez comment assurer votre sécurité et prendre un départ de course serein.

Le témoignage de la championne de France de cross court, Célia Tabet, est glaçant. « Emportée dans une chute, je suis restée par terre des secondes qui m’ont paru des heures. […] Derrière, la foule ne s’arrêtait pas. Les gens s’en fichaient, ils cherchaient juste leur chrono. J’ai vraiment cru que j’allais mourir ». Son expérience traumatisante au 10 km de Lille est loin d’être un cas isolé.

Le même jour, la triathlète internationale Emma Lombardi a subi un sort similaire. Sa chute, largement partagée sur les réseaux sociaux, a mis en lumière un problème majeur dans le monde de la course à pied. Après avoir été bousculée et piétinée, la 4ème des JO de Paris 2024 a lancé un appel simple à « un peu de civilité », photos de ses blessures à l’appui. Ces incidents médiatisés ne sont que la pointe de l’iceberg de ce que beaucoup appellent la “guerre des SAS”.

Pourquoi les SAS de Départ Sont-ils Devenus si Denses et Dangereux ?

L’engouement pour la course à pied en France est indéniable. Un baromètre de la Fédération française d’athlétisme révèle que 1,76 million de coureurs ont franchi une ligne d’arrivée en 2024, soit une hausse de 29 % par rapport à 2023. Cette popularité, bien que positive pour le sport, crée d’énormes défis logistiques pour les organisateurs.

Pour gérer ces foules, les courses utilisent des SAS de départ, regroupant les coureurs par allure et temps de référence :
SAS Élite : Réservé à une poignée d’athlètes professionnels.
SAS préférentiels : Classés par objectifs de temps (ex: moins de 35 min, moins de 40 min au 10 km).
SAS arrière : Pour les coureurs visant avant tout le plaisir et la participation.

Si le système semble logique, la réalité du terrain est bien plus chaotique.

Du Rêve au Cauchemar : Les Facteurs de Risque dans les SAS

L’ambiance se tend à mesure que l’on remonte vers l’avant de la course. « À l’arrière, c’est plutôt joyeux. Mais plus on remonte, plus c’est tendu », constate Philippe Massonnat, bénévole. Plusieurs facteurs expliquent cette transformation des SAS en zones à risques.

1. Densité, Stress et Enjeux : Le Cocktail Explosif des Premiers SAS

Le problème fondamental est la densité. De plus en plus de coureurs s’entassent dans des espaces de départ qui ne sont pas extensibles. « On ressent une pression et une densité folle dans les SAS préférentiels où on est hyper collés », confirme Sébastien Pinschina, coureur aguerri.

Cette promiscuité est exacerbée par l’enjeu sportif. Pour les coureurs visant une performance, le départ est crucial. C’est le point de départ de mois d’entraînement et d’investissement. La peur de voir sa course ruinée dès les premiers mètres génère une nervosité palpable et un climat de tension.

2. Le Problème des SAS aux Niveaux Trop Hétérogènes

Une critique récurrente vise l’organisation même des SAS. « Les SAS préférentiels couvrent souvent une fourchette trop large, de 32 à 38 minutes sur 10 km », explique Nicolas Vergne, spécialiste de la distance. Un coureur en 32 minutes n’a pas la même allure de départ qu’un coureur en 38.

Se retrouver bloqué derrière des centaines de personnes plus lentes est une source de frustration et de danger. « Tu peux te retrouver coincé et être obligé d’avancer par à-coups. Ça met une pression énorme », ajoute-t-il. Cette situation incite à slalomer, à pousser, et multiplie les risques de chutes collectives.

3. Manque de Civisme : Quand les Comportements Individuels Créent le Chaos

Au-delà de l’organisation, certains comportements individuels aggravent la situation :
La revente de dossards : Un coureur achetant un dossard en seconde main peut se retrouver dans un SAS inadapté à son niveau, le forçant à remonter ou à ralentir des centaines d’autres participants.
La triche : Certains n’hésitent pas à frauder pour intégrer un SAS plus rapide, soit en passant sous les barrières, soit en mentant sur leur temps de référence à l’inscription. « Certains s’auto-surestiment, ce qui peut provoquer des bousculades », note Estibaliz Navarro, juge running.

Solutions pour des Départs de Course Plus Sûrs : Que Peuvent Faire Organisateurs et Coureurs ?

Face à ce chaos, une prise de conscience collective est nécessaire. Des solutions existent pour améliorer la sécurité et la fluidité des départs.

Les Responsabilités des Organisateurs

La sécurité des coureurs doit être la priorité.
Mieux subdiviser les SAS : Créer davantage de SAS avec des fourchettes de temps plus serrées pour garantir des allures plus homogènes.
Instaurer des départs en vagues : À l’image des grands marathons, étaler les départs par vagues successives est une solution très efficace, bien que coûteuse. « L’amplitude a un coût : il faut fermer les routes plus longtemps, maintenir la sécurité, le chronométrage… », admet Thomas Delpeuch, directeur chez ASO.
Limiter le nombre de participants : Une décision difficile mais parfois nécessaire pour garantir une expérience de course de qualité et sécurisée.
Innover : Suite aux incidents de Lille, le 10 km d’Aix-les-Bains a testé une séparation physique hommes/femmes dans les SAS de tête pour réduire les frictions.

Conseils Pratiques pour une Course en Toute Sécurité

En tant que coureur, vous êtes également acteur de votre sécurité.
Soyez honnête sur votre niveau : Indiquez un objectif de temps réaliste lors de l’inscription. Vous surestimer est dangereux pour vous et les autres.
Arrivez en avance : Placez-vous sereinement dans votre SAS. Si vous êtes parmi les plus rapides de votre SAS, mettez-vous devant ; sinon, restez en retrait pour ne pas gêner.
Restez vigilant au départ : Levez la tête, regardez loin devant pour anticiper les mouvements de foule et les ralentissements.
Protégez votre espace sans agressivité : Écarter légèrement les bras pour se créer un espace vital est acceptable, mais ne poussez jamais les autres.
Gardez votre calme : Ne cédez pas au stress. Quelques secondes perdues au départ se rattrapent facilement sur la durée d’une course.

Conclusion : Vers une Responsabilité Partagée pour des Départs Sereins

La popularité croissante du running est une excellente nouvelle, mais elle impose de repenser l’organisation des courses. La “guerre des SAS” n’est pas une fatalité. Elle résulte d’un déséquilibre entre l’engouement populaire, les contraintes économiques et la sécurité des participants.

La solution passe par une responsabilité partagée. Les organisateurs doivent investir dans des départs plus sûrs, et les coureurs doivent faire preuve de civisme et de réalisme. L’objectif commun est de faire en sorte que la ligne de départ redevienne un lieu de fête et de passion, et non une source d’angoisse et de danger.

Quitter la version mobile