Descente Ski Everest : L’exploit historique d’Andrzej Bargiel
Le 23 septembre 2025, le skieur-alpiniste polonais Andrzej Bargiel a gravé son nom dans la légende en réalisant la première descente intégrale de l’Everest à ski. Après une ascension sans oxygène, il a chaussé les skis pour une descente vertigineuse et ininterrompue jusqu’au camp de base. Un exploit monumental, fruit d’une préparation acharnée, d’une technologie de pointe et d’une fraternité à toute épreuve. Plongez dans le récit d’une performance qui redéfinit les limites du ski en haute altitude.
Une première descente à ski de l’Everest sans oxygène
Imaginez. Vous êtes à 8 848 mètres d’altitude, sur le toit du monde. L’air est si rare que chaque inspiration est un combat. La plupart des alpinistes dépendent de bouteilles d’oxygène pour survivre. Mais pas Andrzej Bargiel. Le 23 septembre 2025, après une ascension éprouvante, le Polonais de 37 ans se tient au sommet, ses poumons s’acclimatant à l’extrême. Pour lui, le sommet n’est pas la fin, mais le début de la partie la plus audacieuse de son aventure.
Là où d’autres entament une marche périlleuse, Bargiel chausse ses skis. Son objectif : réaliser la toute première descente intégrale à ski de l’Everest, du sommet jusqu’au camp de base, sans oxygène supplémentaire. Ce n’est pas un inconnu dans le monde du ski de pente raide. Il est l’homme qui a déjà dompté le K2, réalisant là aussi une première historique. Mais la descente à ski de l’Everest est un défi d’une autre dimension.
Cette performance est l’aboutissement d’années de préparation et d’une stratégie méticuleusement planifiée. Chaque virage, chaque traversée, chaque passage de crevasse a été anticipé pour transformer ce rêve fou en une réalité tangible.
Bartek Bargiel : le drone comme ange gardien
Un tel exploit ne s’accomplit jamais seul. Dans cette aventure, le rôle du frère d’Andrzej, Bartek Bargiel, a été crucial. Champion du monde de pilotage de drone, Bartek était les yeux et le guide de son frère depuis le ciel.
« C’est la chose la plus difficile que j’ai faite à ce jour », confiait-il. Sa mission : suivre Andrzej à chaque mètre de la descente, anticiper les dangers et lui tracer la voie la plus sûre à travers un labyrinthe de glace. Depuis le camp de base, armé de deux drones DJI Mavic 4, Bartek a orchestré un ballet aérien sans précédent.
Une technologie au service de la survie en haute altitude
Piloter un drone à une telle altitude est un défi extrême. Le froid glacial, les vents imprévisibles et la visibilité changeante compliquent la tâche. « Lors de la poussée finale vers le sommet, j’ai dû voler deux kilomètres à travers les nuages pour […] voir enfin le sommet », explique Bartek. « Je devais voler et espérer ne rien heurter, en me fiant uniquement aux paramètres. »
Le jour de la descente, il a réalisé 27 vols, un véritable marathon technique. Ce soutien technologique a été déterminant, notamment dans la redoutable cascade de glace du Khumbu. Grâce aux vols de reconnaissance de Bartek, l’équipe a pu identifier une nouvelle ligne de descente, plus sûre. La communication radio était constante : « Je voyais les crevasses avant lui, donc je pouvais le prévenir d’aller à gauche ou à droite. […] Dans ces moments-là, j’étais ses yeux », raconte Bartek.
Un documentaire Red Bull pour immortaliser l’exploit
L’exploit a été immortalisé dans un documentaire saisissant de 31 minutes, mis en ligne par Red Bull, sponsor de l’expédition. Combinant les vues aériennes de Bartek et les images de la caméra embarquée d’Andrzej, le film offre un aperçu brut et intense de la performance.
On y suit chaque étape de la descente à ski de l’Everest : les premiers virages sur les pentes sommitales, la traversée de l’éperon de Genève, puis la glisse sur la face du Lhotse. Le film nous plonge au cœur de l’action, faisant ressentir la concentration extrême du skieur. Ces images ne sont qu’un avant-goût, car un long-métrage est prévu pour 2026, promettant de dévoiler les coulisses de cette aventure hors norme.
Le débat sur le style : une performance qui fait réagir
Comme souvent, l’exploit d’Andrzej Bargiel a relancé le débat sur le style et les moyens employés en alpinisme. La critique la plus notable est venue de la légende Hans Kammerlander. Le Tyrolien a qualifié l’expédition de « show Red Bull » dans une interview au Der Standard, la comparant à sa propre descente partielle de 1996. « Ce n’est tout simplement pas juste. Je n’avais pas de Sherpas, je portais tout moi-même », a-t-il déclaré.
Il est vrai que la logistique de l’expédition Bargiel était colossale, avec une large équipe de soutien. Cependant, il est crucial de remettre les faits en perspective. Andrzej Bargiel est, à ce jour, le seul être humain à avoir skié l’intégralité de la face sud de l’Everest, du sommet au camp de base, sans oxygène. Si le débat sur le « style » est légitime, il ne doit pas occulter la nature exceptionnelle de la performance.
Conclusion : une nouvelle page de l’histoire du ski-alpinisme
La descente intégrale de l’Everest par Andrzej Bargiel est plus qu’un record. C’est une démonstration de ce que la vision, la persévérance et l’innovation peuvent accomplir. En alliant une endurance hors du commun à une utilisation intelligente de la technologie, les frères Bargiel ont ouvert une nouvelle voie.
Cette aventure nous rappelle que la montagne reste un espace d’exploration infini. La performance d’Andrzej Bargiel restera comme un jalon majeur dans l’histoire du ski-alpinisme. En attendant le long-métrage, les images de Red Bull nous laissent admiratifs devant tant d’audace et de maîtrise.



