Zahir : Le film d’escalade qui célèbre l’aventure et l’amitié
Le cinéma d’escalade se cantonne souvent à une quête de performance, une lutte contre la gravité. Mais que se passe-t-il quand un film raconte une autre histoire, celle de la joie et du partage ? C’est le pari réussi de « Zahir », un film de Julien Nadiras qui suit les grimpeuses Eline Le Menestrel et Katherine Choong dans une ascension majeure. Loin de la dramatisation excessive, ce documentaire est une mélodie entraînante, une bouffée d’air frais déjà récompensée par le prix du public aux Rencontres Ciné Montagne de Grenoble et sélectionnée pour la tournée Montagne en Scène.
Eline Le Menestrel & Katherine Choong : Une cordée d’exception
Au cœur du film « Zahir », il y a la rencontre entre deux grimpeuses aux tempéraments opposés, dont l’alchimie à l’écran est pourtant palpable.
Katherine Choong, la force tranquille
D’un côté, Katherine Choong. Connue dans le monde de la compétition, la grimpeuse suisse exprime désormais son talent sur les falaises. Elle s’attaque aux voies les plus difficiles avec une détermination sereine. Dans le film, elle apparaît comme une force calme et précise. Son approche méthodique contraste avec l’énergie de sa partenaire.
Eline Le Menestrel, l’énergie communicative
De l’autre, Eline Le Menestrel, connue pour sa vision poétique et engagée de l’escalade. Grimpeuse de très haut niveau, son enthousiasme est contagieux. Elle incarne une escalade joyeuse, où l’effort s’accompagne toujours d’un sourire. C’est de ce contraste que naît la magie du film, créant une dynamique de cordée touchante et souvent drôle.
Le Wendenstöcke : Un théâtre de granit exigeant pour une voie majeure
Le décor de cette aventure est le massif réputé et austère du Wendenstöcke, en Suisse. Les deux grimpeuses ont jeté leur dévolu sur la voie « Zahir », une ligne aussi célèbre que difficile.
« Zahir » (8b+), une voie qui se mérite
Malgré ses « seulement » huit longueurs, « Zahir » est un véritable défi. Avec des difficultés atteignant le 8b+, la voie demande un engagement total, tant physique que psychologique, notamment à cause de l’espacement des points d’assurage. L’accès lui-même est une aventure, mais le réalisateur Julien Nadiras se concentre sur l’essentiel : la paroi, l’escalade, et la relation qui se tisse entre les deux amies.
Plus qu’un film de performance, une ode à la cordée
La plus grande force de « Zahir » est de s’éloigner des standards du film de grimpe moderne. La performance individuelle, bien que réelle, n’est jamais le sujet principal.
Le collectif avant l’individu
Le mot « cordée » prend ici tout son sens. Ce n’est pas l’histoire de Katherine ou d’Eline, mais bien celle de leur duo face à la paroi. Le réalisateur a su capturer l’essence de cette relation. Le spectateur est invité dans l’aventure, partageant les doutes, les espoirs et surtout les rires. Cette approche narrative valorise l’exploit collectif, montrant que la réussite n’est pas seulement d’atteindre le sommet, mais de le faire ensemble.
L’aventure avec le sourire
« Zahir » est une célébration de l’aventure, rendue désirable et inspirante. Le ton est vif et drôle, rappelant l’esprit décalé de certains films de grimpe, mais dans un registre plus accessible qui permet à un large public de s’identifier. Le film ne dramatise aucun enjeu, il montre simplement deux amies partageant leur passion dans un décor grandiose, et nous embarque complètement dans leur voyage.
Conclusion : Un film d’escalade à voir absolument
En définitive, « Zahir » est bien plus qu’un simple documentaire sur l’escalade. C’est une histoire d’amitié, de soutien et de joie partagée. Il nous rappelle que l’essence des sports de montagne réside avant tout dans les liens humains. Avec son ton léger, son humour et ses images magnifiques, le film de Julien Nadiras est une réussite totale qui donne envie de partir à l’aventure. Si vous avez l’occasion de le voir, notamment lors de la tournée Montagne en Scène, ne la manquez pas.
