Drame en Savoie : Deux skieurs perdent la vie dans des avalanches
La montagne a rappelé sa puissance ce vendredi 26 décembre 2025. Une journée noire en Savoie où deux avalanches distinctes, l’une à La Plagne et l’autre à Valloire, ont coûté la vie à deux passionnés de ski, dont un guide de haute montagne expérimenté. Ces drames soulignent une fois de plus que même avec un risque d’avalanche jugé modéré, la prudence et l’expertise restent les maîtres-mots en hors-piste.
Le manteau neigeux, en apparence stable, cachait des pièges mortels. Ces accidents tragiques nous forcent à une humble réflexion sur notre pratique et notre rapport au risque en milieu montagnard. Retour sur les faits d’une journée qui a viré au cauchemar pour plusieurs familles.
La Plagne : un guide expérimenté emporté par la face nord de Bellecôte
Il était environ midi quand l’alerte a été donnée. Sur les pentes du secteur hors-piste de la face nord de Bellecôte, à près de 2 600 mètres d’altitude, une coulée de neige a surpris un groupe de six skieurs. L’avalanche n’a laissé aucune chance au guide de haute montagne de 60 ans qui encadrait la sortie.
Une opération de secours d’envergure
Rapidement sur les lieux, une quinzaine de secouristes, appuyés par deux hélicoptères, ont mené une course contre la montre. Enseveli pendant près de 20 minutes, le guide a été retrouvé en arrêt cardio-respiratoire. Malgré les efforts des secours pour le ranimer sur place, il a succombé à ses blessures après son transport à l’hôpital. Comme le titre TF1 Info, en Savoie ce jour-là, « deux skieurs meurent dans des avalanches, plusieurs blessés ».
Dans le même groupe, une skieuse de 50 ans a été très grièvement blessée. Polytraumatisée, elle a été évacuée en urgence vers le CHU de Grenoble. Deux autres membres du groupe ont subi des blessures plus légères, tandis que les deux derniers, plus chanceux, ont réussi à s’extraire de la coulée ou à glisser au-dessus.
Valloire : la randonnée tourne au cauchemar dans la combe de l’Aiguille Noire
Quelques heures plus tard, vers 16 heures, un scénario dramatique similaire s’est produit dans un autre massif de Savoie. À Valloire, une avalanche s’est déclenchée dans la combe de l’Aiguille Noire, un itinéraire de ski de randonnée situé sous le mont Jovet, à 2 300 mètres d’altitude.
Un bilan tout aussi lourd
Quatre skieurs de randonnée ont été emportés. L’un d’eux, un homme de 59 ans, a été retrouvé en arrêt cardio-respiratoire par les secours et n’a malheureusement pas pu être ranimé. Deux de ses compagnons ont été légèrement blessés, tandis que le quatrième s’en est sorti indemne. Le parquet d’Albertville a ouvert une enquête judiciaire pour faire la lumière sur les circonstances précises de ces deux accidents mortels.
Analyse des conditions : le piège d’un risque sous-estimé
Le bulletin de risque d’avalanche (BRA) indiquait un niveau de risque modéré de 2 sur 5 sur la plupart des massifs des Alpes du Nord ce jour-là. Seul le secteur de la Haute-Maurienne était classé en risque 4 (fort). Alors, comment expliquer de tels drames ?
La méfiance face aux plaques à vent
La réponse se trouve dans la nature même du manteau neigeux. Les experts pointent du doigt la présence de plaques à vent, particulièrement sensibles. Formées par le transport de la neige par des vents forts, ces plaques créent des accumulations instables, de véritables pièges prêts à se rompre au passage d’un skieur.
Un risque de 2/5 ne signifie jamais une absence de danger. Il indique que les conditions sont globalement stables, mais que des instabilités localisées et difficiles à détecter peuvent exister. C’est précisément dans ces situations que l’expertise, la lecture du terrain et l’analyse fine des pentes deviennent cruciales.
La sécurité en hors-piste : un rappel indispensable pour tous les pratiquants
Ces événements tragiques nous rappellent l’importance fondamentale de la préparation et de l’humilité en montagne. La performance en sports outdoor ne se mesure pas seulement à la difficulté d’une pente descendue, mais aussi et surtout à la capacité de prendre les bonnes décisions pour rentrer en toute sécurité.
Le triptyque DVA-pelle-sonde : une assurance-vie
Il est essentiel de ne jamais sortir en hors-piste sans le matériel de sécurité de base : le Détecteur de Victimes d’Avalanches (DVA), la pelle et la sonde. Les skieurs de La Plagne en étaient équipés, ce qui a permis aux secours de les localiser rapidement. Mais cet équipement ne sert à rien si l’on ne sait pas s’en servir parfaitement et rapidement. S’entraîner régulièrement est donc non négociable.
Savoir renoncer : la plus grande des forces
La performance ultime en montagne, c’est parfois de savoir dire non. Renoncer à une sortie ou faire demi-tour face à des conditions douteuses n’est pas un échec, mais une preuve d’intelligence et de respect pour l’environnement. L’analyse du bulletin météo et du BRA, l’observation des conditions sur le terrain et l’écoute de son intuition sont des compétences qui sauvent des vies.
Se former pour mieux performer
La montagne est un terrain de jeu extraordinaire, mais exigeant. Pour en profiter pleinement et en toute sécurité, il est primordial de se former. Participer à des stages sur la sécurité en montagne, la nivologie et le secours en avalanche permet d’acquérir des connaissances et des réflexes indispensables. S’entourer de professionnels, comme des guides de haute montagne, est également un gage de sécurité pour découvrir de nouveaux itinéraires.
En conclusion, la communauté des passionnés de montagne est en deuil. Ces drames en Savoie sont un rappel poignant que la montagne impose ses propres règles. La meilleure performance que nous puissions viser est celle de la longévité, nourrie par la prudence, la connaissance et un profond respect pour la nature. Nos pensées vont aux familles et aux proches des victimes.
